70 - Les griefs envers les Editeurs des années 1960.

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70 - Les griefs envers les Editeurs des années 1960.

Ma collection de comics V4
Publié par Fandrake+Wacoh dans Méthode de travail · 30 Janvier 2024
Bonjour
Plus de 6 mois sans billet pour ce blog et donc voici notre discussion récemment sur Team avec Fandrake
Donc jusqu’à ce jour Celui ci ne faisait que les scans et puis grâce a mes explications sur Scantailor, The Gimp,Photoscape et d'autres logiciels me dit :
C'est fou le travail que çà donne de faire un seul titre en solo de A a Z , car si j'ai passé 35 % de mon temps a faire les scans et le reste
a refaire les traits des cases certains pas droits du tout , effacer les points noirs, les taches, réécrire les bulles partiellement effacées sur
cette série X13 d'Impéria
je t'admire car toi ça fait plus de 30 ans que tu fais cela et je lui dis et oui j'ai le même problème avec ces titres Jeunesses et Vacances
quand soudain me revient un échange avec un ex employé retraité qui a travaillé comme maquettiste chez Jeunesse et Vacances.
Je commence a lui raconter : c’était dans au salon D’Angoulême  dans les années 90/95 je n'ai plus la date en tête , sur un stand
un gars apparemment visiteur comme moi était en train de s’extasier sur des BD de Lug et j'engage la conversation avec lui et il me dit j'étais maquettiste a mi-temps chez Jeunesse et Vacances vous connaissez me demande t'il, je répond oui de nom mais je n'achetais rien chez eux , idem chez Impéria, et il continue maquettiste si on veux, pigiste serait plus approprié et donc je l'invite a boire un coup sur un stand boissons et il me raconte : on été payés a la page et donc nos patrons ne s'intéressaient pas a ces comics c'était juste un travail pour eux pour manger, j'ai une une discussion avec mon rédacteur en lui disant pourquoi ne pas faire du travail plus correct car dans des années nos acheteurs seront devenus des collectionneurs et ça se vendra plus cher et sa réponse peut être mais de nos jours les lecteurs achètent , lisent et jettent direct le bouquin a la poubelle donc dans des années je ne serais plus la et je m'en fou , c'est maintenant que je dois travailler et vendre pour nourrir ma famille et si ça te convient pas la porte est grande ouverte.
Donc dépité je suis retourné a ma planche bancale de travail les consignes étaient vite et ne perdez pas de temps a corriger vos fautes, faites des traits fins pour économiser l'encre et idem pour les bulles , et si un trait est pas droit ou dédoublé il s'en foutait, j'avais honte quand je voyais ce travail bâclé que j'étais obligé de faire et mon second boulot était libraire d'ou mon questionnement et donc des journées de 12 h et j'avais honte de dire a mes amis ce que je faisais, car certains étaient déjà des collectionneurs et pestaient contre Jeunesse et Vacances et Impéria, et il rajoute certaines séries n'ont pas eu de fin car ils n'ont pas acheté les épreuves pour passer a d'autres séries vendues moins chères.
Et surprise un gars assis a la table a coté nous demande s'il peut se joindre a nous car il travaillait chez Impéria et nous raconte une histoire quasi similaire et tous les deux engagent une autre conversation et moi je les écoute question toi si tu avais pu choisir ou aurais-tu aimé travailler et le second répond chez Lug car les maquettistes étaient plus respectés et mieux payés, mais ils étaient a Lyon et déménagé de Paris on ne pouvaient pas car ma femme avait un boulot et sa famille , et l'autre moi aussi chez Lug mais moi j'habite Lyon et j'ai postulé et il m'ont fait passé un test et habitué a la médiocrité j'ai échoué et donc j'ai fini mas carrière en 1986 chez impéria
Et donc Fandrake me dit tu devrais écrire sur le blog de ton site ce que tu viens de me raconter je suis sur que ça intéressera tes visiteurs et donc c'est fait.
WACOH05


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Antoine
31 Jan 2024
Bonjour
Très intéressant cet article et le commentaire de Philou Pak, je n'imaginais pas le travail des maquettistes ou plutôt de ces pigistes payés aux nombres de pages et à la façon odieuse ou ils n'étaient exploité et le non intérêt des patrons ou rédacteurs oú le but était de faire du fric avant tout et économiser l'encre, donc je comprend mieux pourquoi j'étais insatisfait du travail de jeunesse et vacances et imperia
Philou Pak
31 Jan 2024
Très intéressant. La plupart des gens qui se sont lancés dans l'édition dans les années 1950-60 ne venaient pas du milieu littéraire ou du métier du livre. C'étaient des commerçants qui ont flairé la bonne affaire quand la littérature de kiosque a commencé à se développer, que soit les périodiques de BD qui deviendront les petits formats ou la littérature dite populaire (Fleuve Noir, Gerfaut, Arabesque, etc... ).
Ils avaient effectivement une vue à très court terme de leur production, et imaginaient des trucs pour vendre plus à moindre coût, d'où les reliures sabotées, les dispersions d'une série dans plusieurs titres, les centaines de rééditions à partir des années 1970.
Des gens comme le patron d'Artima/Arédit avaient de l'or entre les mains avec les récits DC (Sergent Rock, le Tank Hanté, l'As Ennemi... ), et ils en ont fait quasi de la merde en retouchant la plupart des cases, en censurant à gros coups d'effaceur, en se satisfaisant de l'à peu près dans les traductions... Avec le recul, c'est bien dommage.
Ce côté mercantile a d'entrée pris le pas sur l'artistique, ou tout du moins sur l'intégrité du matériau de base.
Après faut comprendre que dans les années 1960, beaucoup avaient connu les privations de la guerre et de l'après immédiat. Aussi je pense que gagner rapidement de l'argent pour mettre du beurre dans les épinards était presqu'une sorte de réflexe pour hisser son niveau de vie...
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